Le fort de Montgilbert et les batteries.

Publié le 23 avril 2019 par Roger

Il s'agit là d'un ensemble de surveillance et de défense qui, avec le fort d'Aiton, porte sur le confluent de l'Arc et de l'Isère, au dessus de Chamousset. Son rôle était de prévenir ou contenir toute invasion par la vallée de la Maurienne, au même titre que les forts du Mont, de Tamié ou du Villard le faisaient pour la Tarentaise. En Maurienne la conception de la Barrière de l'Esseillon s'avérait dépassée : elle était conçue pour résister à des tirs de boulets de canon dont l'efficacité décroissait en fonction de la distance. L'évolution de l'armement avec des tirs d'obus qui explosaient dans la cible a conduit les responsables à penser autrement les ouvrages défensifs. C'est ce à quoi s'attèle, dès 1874, un comité de défense dont la cheville ouvrière est le général Séré de Rivière. Ainsi voit le jour le projet de construction du fort de Montgilbert et de ses satellites, les batteries. Aujourd'hui cet ensemble est laissé plus ou moins à l'abandon et fortement dégradé, à l'exception de la batterie de Roche Brune transformée en gite ouvert. Le fort de Montgilbert, également en mauvais état est fermé et interdit d'accès au public. Il est utilisé depuis 2005 par un club de tir.

Le temps est brumeux en ce lundi de Pâques. Tant pis pour les photos, j'y vais quand même avant le retour d'un temps plus perturbé. Au dessus de Chamoux-sur-Gelon une petite route sinueuse à souhait dessert les communes de Champ-Laurent puis du Pontet pour aboutir aux Granges, à 886 mètres. Un chemin vers l'ouest avec quelques passages le long de la route me ramène au col de Champ-Laurent (1116 m.) alors que souffle un vent violent. Une route qui se transforme rapidement en piste forestière se dirige vers l'est et monte tranquillement à travers la forêt jusqu'à une clairière (1240 m.) où est captée la fontaine des Abérus. Au bout de la prairie, vers la droite, un sentier balisé de jaune va contourner par le sud le mont Troncheret et rejoindre plus loin l'ancienne batterie de Plachaux (1330 m.) dont je ne trouve que deux tunnels. De là une piste en partie enneigée dessert le fort de Montgilbert. Le portail d'entrée est défoncé ce qui permet de distinguer les principaux éléments de la structure. En contournant le fort le chemin descend et longe de petits lacs transformés en tourbières puis se perd malgré un balisage. En remontant un peu quelques rubans de chantier accrochés aux arbres guident mes pas vers l'ouest où je retrouve l'itinéraire de montée au départ du sentier de Montendry. Je suis vers le sud puis l'est la piste qui me ramène à la tourbière qui constitue les sources du Gelon. Là un panneau évoque le site d'un parachutage d'armes pour les Résistants en décembre 1943. Le chemin continue au dessus de la tourbière avant de s'orienter vers le sud sous Tête Lasse. Je décide de faire un détour vers le nord est pour visiter les batteries en ruine de Sainte Lucie et de Foyatiet (1458 m.). Non loin de là un point de vue permet de découvrir les Hurtières et les crêtes du massif de la Lauzière. En rebroussant chemin je passe par la batterie de Tête Lasse dont un pan est écroulé sur le chemin, avant de trouver, toujours au sud, celle de Roche Brune. L'intérieur de cette dernière est aménagée en un gite. On peut regretter que les consignes de maintien de la propreté ne soient pas vraiment respectées par des utilisateurs peu scrupuleux.

C'en est fini de la tournée des fortifications. En suivant un sentier de crête parfois escarpé je rejoins le col du Petit Cucheron puis son gite, aussi laid à l'extérieur qu'à l'intérieur. A proximité un chemin pentu et pierreux à souhait descend à l'est puis au sud jusqu'à la route (D 207) qui me ramène aux Granges. Il aurait été possible, et même souhaitable à partir du gite, de suivre la piste vers le nord jusqu'à la cote 1260 puis de prendre le sentier à gauche qui traverse le Gelon et revient vers les Granges et la route départementale.

C'est d'ailleurs cette route, plus large et plus roulante que celle du matin, que j'emprunte pour parvenir à la Rochette.