Le Chapotet et la crête des Mollards (Adapar).
Peut-on encore parler de randonnée estivale quand la neige a déjà fait son apparition ? Peu importe, j'assume dans la mesure où il ne s'agit pas d'une sortie en raquettes et que cela se passe en automne au nord du massif de Belledonne, en Maurienne. Une route qui part d'Aiguebelle s'en va rejoindre le col du Grand Cucheron. On la quitte un peu avant dans un lacet, pour emprunter au sud celle qui va nous amener au parking de Teppe Verte, à 1525 mètres. Le projet pour cette journée était de monter à la Pointe de Rognier à 2341 mètres, mais la neige et la brume auraient rendu l'accès au sommet aléatoire, voire dangereux. Ce sera pour une autre fois dans de meilleures conditions. Pour aujourd'hui on se contentera du Chapotet, à 2076 mètres. Le temps est vraiment couvert sans altérer cependant la visibilité tout au long du parcours, mais il faudra se contenter de quelques rares éclaircies pour profiter de la vue sur les sommets alentours.
Après un passage au chalet de la Jasse le sentier s'établit au sud, à flanc, dans une partie boisée. La pente est modérée et permet de parvenir tranquillement au refuge d'Arbarétan, vers 1810 mètres au coeur d'un alpage. Au fur et à mesure de la progression la couche de neige s'est épaissie mais sans vraiment gêner notre approche. Le chalet, dominé par la Pointe de Rognier est ouvert au public et comporte des éléments de première nécessité dont un poêle, une grosse réserve de bois et quelques couchages sous le toit. Des visiteurs y ont laissé des appréciations dans l'ensemble élogieuses. Le périple continue jusqu'au col de la Perche (1986 m.), ainsi nommé en raison d'une perche qui aurait été plantée là pour signaler le passage. Ce col sépare la Pointe de Rognier à gauche et le Chapotet à droite. Ce dernier sommet plutôt modeste, pas loin de 100 mètres plus haut, est le point de jonction entre trois arêtes dont celle de la Grande Montagne de Presle. Il ouvre une vue, outre le Rognier, sur les Grands Moulins, entr'aperçus, et la Grande Montagne d'Arvillard. Une descente s'engage le long de l'arête nord-est par un sentier parfois escarpé pour aboutir au lac des Grenouilles où nous faisons une pause déjeuner.
Pour le retour nous grimpons sur la crête des Mollards (rien à voir avec les crachats pâteux auxquels on peut penser de prime abord : les mollards désignent des sommets arrondis comme c'est le cas ici). Des montées et descentes se succèdent dont un passage par le Grand Chat (1992 m.), un franchissement plus raide et débouchent au col du Champet (1745 m.). Vers l'est un chemin ramène sans difficulté à notre point de départ.
Un témoignage de satisfaction dans le chalet. Une réserve de bois en mode hivernal. La brume se dissipe un court instant sur le Rognier.
Fleurs de givre au bord du lac. Une vue sur les Trois Mollards depuis le lac. La montée vers les crêtes.
L'arrivée au Grand Chat que l'on voit aussi de l'autre côté. Dans la descente vers le col du Champet il ploie sous le poids du bouleau.