La Cochette et le mont Outheran (Adapar)
Il pleut. Le brouillard est dense en Chartreuse. Heureusement une reconnaissance quelques jours plus tôt a permis de prendre quelques photos des paysages dont les participants n'ont pas pu profiter. Cette randonnée débute au Désert avec un départ du parking des Bruyères, à 1200 m, au pied de deux téléskis. Le chemin s'élève en longeant une auberge, traverse une prairie et s'enfonce en forêt. Il est large, caillouteux, avec de nombreux lapiaz creusés par le ruissellement des eaux. Après une vaste clairière, suivant plus ou moins ce qui semble être une piste de ski, il nous amène au col du Grabillon, à 1509 m, en un peu moins d'une heure. Nous partons alors à gauche en direction de la Cochette en suivant un sentier parfois boueux à travers la forêt. Quelques lapiaz à passer et l'on découvre le sommet surmonté d'une basique croix métallique (1618 m). A nos pieds le paysage est saisissant avec un vaste panorama (que d'aucuns doivent imaginer) sur les principaux sommets du massif dont le mt Joigny, le Granier, le grand Manti, la dent de Crolles, le grand Som, et bien d'autres encore. A l'ouest s'étend une large vallée avec les Echelles et St Laurent du Pont.
De retour au col du Grabillon nous progressons vers le nord et le mont Outheran qui s'élève en face de nous (photo ci-dessus). Une pente soutenue, un sentier rocailleux, et c'est la falaise qui semble infranchissable. On la contourne par la droite le long d'un raidillon escarpé pour aboutir au pas du Cuert, une sorte de faille verticale, impressionnante, que l'on escalade en s'aidant des mains grâce à des prises assez nettes sur le rocher et un balisage jaune efficace. Toute cette partie nécessite beaucoup de prudence et implique de ne pas être trop sujet au vertige ou à la panique. Les 14 personnes que j'accompagne surmontent cet obstacle et en sont ravies.
C'est alors l'arrivée sur un large plateau, une prairie verdoyante, parsemée de lapiaz blancs et d'arbustes, dont une solide croix de bois matérialise le sommet (1673 m). S'ensuit une longue traversée vers le nord, en passant de la prairie au sous bois ponctué de jolies clairières. Il faut se frayer un passage à travers les lapiaz et trouver son chemin, heureusement bien marqué par un balisage jaune et quelques cairns. On arrive ainsi à la vieille cabane du mont Outheran qui, à l'occasion, peut servir d'abri pour une nuit ou en cas d'intempérie. De là le sentier s'oriente vers l'est, descend, devient de plus en plus pentu, serpente entre les rochers, longe des trous profonds dont certains contiennent encore de la neige. Le soleil revenu, la vue porte sur le col des Fontanettes, le mt Pellat, la pointe de la Gorgeat, le mt Joigny, un ensemble que nous avions parcouru l'année précédente (voir l'article). Il finit par déboucher au col du Mollard (1320 m), au bout d'une piste qui va nous ramener à la route puis au parking.
Au dessus du col du Grabillon se dresse la falaise du mt Outheran. Un sentier escarpé la contourne. Un peu d'escalade dans la brume et on rejoint le plateau.
On trouve alors des prairies ponctuées de rochers blancs. Devant, le sommet du mt Outheran. Derrière, aux formes régulières, la pointe de la Cochette.
C'est la traversée du plateau, avec ses formes étranges, ses sapins aux pieds touffus, ses strates de lapiaz.
Le sentier longe des trous profonds dont certains contiennent encore de la neige. Une dernière descente raide dans les rochers.