La Tête du Colonney (2692 m.).
Cet article est une synthèse de deux sorties effectuées au départ de Flaine, l'une au Colonney le 17 septembre lors d'une reconnaissance de parcours et l'autre le 28, avec l'Adapar, jusque sous la Tête de Monthieu.
Le départ s'effectue donc en Haute Savoie au pied de la station de Flaine (1580 m.) que l'on atteint par une petite route depuis Magland, entre Sallanches et Cluse. Cette station a poussé au fond d'une cuvette à la fin des années 60 (67-68). Composée de cubes de béton son architecture est un bon exemple des erreurs commises ici ou ailleurs à une époque où la priorité était de créer des hébergements saisonniers, sans trop se soucier de leur impact sur un environnement de montagne.
Depuis la gare de départ de la télécabine de l'Aup de Véran, après un bref détour par l'est, on remonte le long de pistes de ski, plus vers le sud. C'est la partie la moins agréable de la randonnée car la progression s'effectue sur une piste caillouteuse et pentue. Heureusement quelques lacets peuvent être coupés par de petits sentiers herbeux. Cet effort intense, un dénivelé de 600 mètres, se réalise sous la crête qui va de l'Aup de Véran à la Croix de Fer. A l'arrivée des cabines, au Chapeau (2196 m.) il faut s'engager à gauche dans une vallée calcaire laminée par d'anciens glaciers et ravinée par le ruissellement qui forme un immense champ de lapiaz. Ce parcours, balisé par des cairns et les marques de GR, est assez ludique mais implique de contourner les nombreuses et profondes crevasses qui en strient la surface. Avec le groupe de l'Adapar, faute de suivre le cheminement indiqué, on fait quelques détours qui nécessitent parfois d'utiliser les mains pour franchir des obstacles. Cela ajoute un peu de piment à la balade. Entre la Tête de Monthieu et les Grandes Platières un couloir rocheux débouche au col du Colonney, à 2321 mètres, Il ouvre un passage vers le Désert de Platé et dévoile un large panorama sur le massif du Mont Blanc au delà de la Pointe de Platé. Des marques bleues nous orientent alors vers l'ouest. On franchit ainsi de nouveaux lapiaz mais on se déplace aussi le long de sentiers au milieu de prairies alpines. Ce cheminement ne comporte pas vraiment de difficultés, d'autant plus que la roche calcaire incrustée de pierres constitue un support sur lequel on peut progresser sans glisser. Chemin faisant on a le plaisir de rencontrer des troupeaux de bouquetins qui nous observent sans se départir de leur flegme. Discrètement on passe ainsi très près d'eux et les photographes amateurs s'en donnent à coeur joie. Il est un peu tard pour atteindre la Tête des Lindars, but de la randonnée, aussi nous rejoignons une crête sous le Tête de Monthieu qui ressemble à un empilement de rochers. On peut ainsi profiter de vues remarquables sur le massif du Mont Blanc, mais aussi les Fiz, l'arc formé par les Grandes Platières ou encore les falaises de l'Aup de Véran puis la Tête du Colonney.
Lors de la sortie de reconnaissance nous avions déjeuné à la Tête des Lindars (2560 m.) et j'avais continué seul vers le Colonney. Pour cela, si on ne craint pas le vertige, il faut redescendre au col de Tré l'Epaule (2532 m.) le long d'une crête étroite dont un passage escarpé est sécurisé par un câble et quelques barreaux. Pour monter de l'autre côté je suis des points rouges au pied d'une barre rocheuse au nord en recherchant des prises sûres pour les mains. En haut d'une épaule un vague sentier vers l'ouest traverse une zone de rochers. Là aussi de rares points rouges permettent parfois de savoir si l'on est sur le bon chemin. On parvient à une arête aérienne qui remonte jusqu'à la balise métallique pyramidale qui marque le point géodésique du sommet.
La descente s'effectue par le même itinéraire. Une difficulté vient de ce que, dans les rochers, les points rouges sont surtout destinés à la montée et là, on ne les voit plus et on essaie de se remémorer la trace de montée. Plus bas, plutôt que de longer la base rocheuse, je suis un sentier pierreux qui me ramène de façon plus sécurisée au col de Tré l'Epaule.
En chemin un veau de race charolaise, la Pointe Verte et la gare d'arrivée du télésiège face à l'Aup de Véran.
Depuis l'épaule sous la Tête de Monthieu, le massif du Mont Blanc derrière la Pointe de Platé. La courbe des Grandes Platières.
La Tête des Lindars d'où on a une vue sur les falaises de l'Aup de Véran et sur la Tête du Colonney.
L'arête vers le col de Tré l'Epaule, le cheminement en falaise sous la Tête du Colonney et des passages rocheux vers le sommet.