Le Grand Charnier (2561 m.).

Au sommet.

Le terme de "charnier" évoque en général un lieu où l'on dénombre de nombreux cadavres d'humains ou d'animaux. Il n'en est rien ici où son origine viendrait du mot cairn, soit un amas de cailloux plus ou moins organisé. C'est le cas dans ce secteur avec un sommet couvert de roches sombres dans un environnement très minéral.

J'avais déjà accompagné une randonnée au Petit Charnier en août 2021. J'étais resté sur ma faim car c'est plutôt le Grand, plus impressionnant, qui m'attirait. En ce début d'automne, par beau temps et sur un sol sec, nous partons de la station du Super Collet d'Allevard (1640 m.) dans la chaîne de Belledonne. Nous remontons le long du télésiège des Plagnes sur une piste pentue qui s'en éloigne pour atteindre, plus au nord, le col de l'Occiput, à 1868 mètres. Cette piste repart vers le sud, passe sous le télésiège et atteint un chalet d'alpage sur lequel une plaque rend un bel hommage à un berger disparu. En remontant vers le sommet nous faisons un petit crochet pour voir une table d'orientation (2063 m.) qui détaille les sites environnants. La vue est en effet très large avec le massif de la Chartreuse, de la Dent de Crolles au Granier, celui des Bauges où l'on reconnaît, entre autres, le Mont Colombier, la Dent d'Arclusaz, le Trélod. On peut aussi observer une partie de la chaîne de Belledonne avec les Grands moulins, objet d'une randonnée précédente. Tout au fond on distingue enfin le Mont Blanc. En contrebas s'étendent les vallées du Grésivaudan avec Grenoble, la Combe de Savoie jusqu'à Chambéry et le lac du Bourget sous la Dent du Chat. Un sentier longe la crête des Plagnes, ponctuée de nombreux cairns accompagnés de plaques, parfois peu lisibles, qui détaillent les caractéristiques des paysages. Il descend au sud-sud-est dans l'axe du Petit Charnier jusqu'au col de Claran (1956 m.). Tout autour, des myrtilliers parés des couleurs rouges de l'automne, magnifient les paysages.

C'est ici que débutent les choses sérieuses. En grimpant vers le Petit Charnier nous quittons le sentier à 2015 mètres pour un autre, bien marqué, qui va le contourner à flanc jusque sous le col du Gollet. Là il monte un peu vers le sud avant de longer une arête à l'est dans une pente raide et pierreuse pour rejoindre le bas des rochers du Grapillon. Vers le sommet la trace se perd par endroits et il faut beaucoup de concentration pour déceler les passages dans les escarpements rocheux où il est parfois nécessaire de mettre les mains. On trouve malgré tout des prises efficaces. C'est dans cette partie qu'un autre randonneur sympathique nous rejoint, accompagné de ses deux chiens. Nous le suivons de loin dans cette montée finale qui nous semble interminable. Enfin nous découvrons la croix métallique brillante qui marque le sommet à 2561 mètres. Au delà de nombreuses arêtes on peut voir les hauteurs et glaciers de Tarentaise ou de la Vanoise, dont la Grande Casse. On distingue aussi les contours des Aiguilles d'Arves, le Mont Aiguille et les Ecrins. Pour le retour nous suivons le même itinéraire jusqu'au col de Claran. Les passages escarpés sont plus faciles à appréhender car, de haut, on distingue mieux par où se faufiler.

Au col de Claran on prend le sentier de gauche qui va longer le bas des Plagnes avant de descendre plus à l'ouest vers le refuge de la Pierre du Carré. A 1786 mètres une remontée, plusieurs traversées de vallons, quelques rochers à franchir et un très long passage en forêt nous amènent à l'aplomb de la vaste combe de la station. Plutôt que de descendre vers la piste nous suivons le sentier de l'Arête de l'Evêque qui grimpe et descend entre les arbres et les rochers avant de se rapprocher des remontées mécaniques et de notre parking. En tout nous aurons parcouru une distance d'un peu plus de 13 kilomètres pour un dénivelé positif de 1120 mètres.

Au départ, une vue sur le Mont Granier. Le Tournetalon. La Combe de Savoie et le massif des Bauges avec le Mont Colombier, la Dent d'Arclusaz et le Trélod.

Vers les Plagnes sur fond de Grands Moulins. Une zone humide aujourd'hui asséchée.

Un petit chalet d'alpage avec une plaque à la mémoire d'un berger. Une gouille dans la montée vers les Plagnes.

Depuis le sentier sous les Plagnes, un panorama avec le massif de Chartreuse et celui des Bauges. En contre-bas, Chambéry. Le lac du Bourget est masqué par une légère brume.

Depuis la crête, une cabane face à la Chartreuse. La table d'orientation vers le massif des Bauges. On distingue le Nivolet, le Margériaz, le Mont Colombier. Nous progressons sur la crête.

Depuis la crête, les Grands Moulins. La gare d'arrivée du télésiège. Contre un cairn une plaque évoque l'origine du mot "charnier".

Au col de Claran, une vue sur la Chartreuse. A côté de la Dent de Crolles, Chamechaude. De l'autre côté, les Grands Moulins. Un premier aperçu du Grand Charnier.

Depuis la montée vers le Petit Charnier, la crête des Plagnes. De part et d'autre, la Chartreuse et les Grands Moulins.

Des pins cembro (arolles) que le casse-noix moucheté contribue à se reproduire. Les arbres commencent à se parer des couleurs d'automne.

La progression vers le Grand Charnier. Le Petit Charnier et le col du Gollet. Un replat pierreux face au Mont Blanc..

Lucky, le chien d'un randonneur rencontré dans les rochers du Grapillon. Vers le sommet, un paysage minéral. On aperçoit au loin la Grande Casse. Un plan plus large du Mont Blanc aux glaciers de la Vanoise.

Panorama depuis le sommet avec la Chartreuse, les Bauges, la Combe de Savoie, le Petit Charnier, les Grands Moulins, le Mont Blanc.

Panorama depuis le Mont Blanc jusqu'aux Aiguilles d'Arves.

Vers les Aiguilles d'Arves et les Ecrins, avec un zoom.

Au sommet, en compagnie de Lucky. Un zoom sur le Mont Blanc et on amorce la descente.

Derniers regards vers le sommet et le massif des Bauges.

Depuis le sentier après le col de Claran, le Petit et le Grand Charnier. La trace GPS de la randonnée.