Le Mont Coin (2539 m.) par le barrage de Saint Guérin.

Publié le 21 septembre 2023 par Roger

Après une petite route sinueuse depuis Arêches, le parking du barrage de Saint Guérin (1559 m.) constitue le point de départ de cette randonnée. Dans cette région d'alpages, de nombreuses chapelles, des oratoires et des hameaux sont dédiés à ce saint invoqué surtout pour la protection des troupeaux mais aussi pour des maux tels que la rage, les rhumatismes ou encore les maladies de peau. Le barrage, quant-à-lui, d'une capacité de 13 millions de m3, construit entre 1957 et 1961, contribue au remplissage de la retenue de Roselend par une conduite de liaison. C'est un lieu très fréquenté en période estivale par des randonneurs et des pêcheurs. De nombreux pâturages nourrissent des troupeaux de vaches tarines dont le lait est utilisé pour la fabrication du beaufort, le fromage emblématique de la région.

Le sentier que nous empruntons vers le sud-est est le GR du Tour du Beaufortain qui se faufile dans une vallée où s'écoulent de nombreux ruisseaux que l'on traverse grâce à des passerelles sans pouvoir toujours éviter la boue ou les multiples bouses qui jonchent le sol. Aux chalets d'alpage de la Laie, une piste plus vers l'est dessert le joli lac des Fées (1895 m.) qui brille au soleil. Accessible à des véhicules il est envahi en été par des visiteurs souvent peu sensibles à un environnement qu'ils contribuent à dénaturer. Le terme de "Fées" peut prêter à confusion. Il ne s'agit pas en effet de ces dames qui, avec leur baguette magique, font du bien à leur entourage. En général, dans les Savoies, il désigne plutôt des brebis.

Notre périples continue au sud le long d'un sentier pentu qui grimpe dans une végétation dense jusqu'à rejoindre la piste qui nous conduit au Cormet d'Arêches (2108 m.), ce col qui relie le vallée du Beaufortain à celle de Tarentaise. Jusque là on pouvait bénéficier de très belles vues, qu'il s'agisse des crêtes de la Roche Parstire d'un côté ou du Grand Mont de l'autre, avec en toile de fond, le massif des Aravis. A présent on va reconnaître le Crêt du Rey ou encore, plus au sud, le glacier du Mont Pourri ou celui de la Grande Casse qui dominent les stations des Arcs ou de la Plagne.

Nous quittons la piste pour suivre le sentier qui monte au nord avec, en ligne de mire, le mont Coin, objectif de la randonnée. A travers des pentes herbeuses nous finissons par découvrir la croix du Berger (2289 m.) sur un monticule entouré de rochers dans une zone d'éboulis. Ensuite dans des univers parfois rocheux, nous passons à proximité du Plan de la Marmotte avec de petites mares (des "gouilles"). Dans la direction du col du Coin finissent par apparaître la Pointe de Presset et la Pierra Menta. Cette dernière qui fait la fierté des habitants du Beaufortain était, selon la légende, le résultat d'un coup de pied rageur de Gargantua dans le massif des Aravis. Un bloc rocheux se serait alors détaché de la crête pour aller se planter dans les environs de Beaufort. Nous finissons par trouver à gauche le départ du sentier escarpé par endroits, qui va nous amener jusqu'au sommet. Ce dernier, sans monument ni cairn, offre un point de vue à 360 degrés sur les massifs environnants, dont le Beaufortain, bien sûr, mais aussi le Mont Blanc, les Aravis, la Haute Tarentaise avec les glaciers de la Vanoise et jusqu'aux Bauges ou encore la Chartreuse.

Après un pique-nique à l'abri du vent et pas trop près de déjections de bouquetins, nous choisissons de ne pas effectuer la boucle envisagée pour la descente, en évitant ainsi une piste fastidieuse qui finissait par remonter au Cormet d'Arêches. L'itinéraire par la croix du Berger qui nous avait beaucoup plu à la montée nous semblait plus agréable à suivre pour le retour. Ce sera aussi l'occasion de croiser quelques marmottes. Finalement nous aurons effectué un périple d'environ 18 kilomètres pour un dénivelé positif de 1100 mètres.