Le Mont Charvin dans les Aravis (2409 m.).
Rien à voir avec le Mont Charvin que nous avions gravi en Maurienne il y a peu de temps, sinon un toponyme identique. Si l'on compare les deux on constate un sommet dénudé avec seulement une végétation basse. D'ailleurs le terme de "charvin" pourrait venir du latin "calvus" ou du vieux français "chalvet" évoquant à coup sûr la calvitie. Pour certains uginois qui vénèrent leur montagne, il pourrait s'agir du nom d'un géographe célèbre, Alexandre Charvin, enfant du pays, mais rien n'est moins sûr.
Quoi qu'il en soit, depuis le col de l'Epine au dessus de Marlens et en passant par le hameau de la Savatte, on atteint, au bout de la route goudronnée, le parking des Sardoches, à 1390 mètres. Un sentier en forêt va permettre d'atteindre l'Aup de Marlens au milieu des alpages où paissent les troupeaux. Non loin de là je remarque le manège de quelques personnes portant un gros balluchon blanc. L'une d'elles, une dame fort sympathique m'informe qu'elle est cueilleuse et en ce moment, selon un protocole bien défini, elle récolte des feuilles de gentianes jaunes pour un laboratoire de cosmétologie.
Déjà on peut avoir une vue panoramique avec les Aiguilles du Mont, le massif des Bauges et sa succession de sommets comme le Pécloz, le Trélod ou l'Arcalod, les Bornes dont la Tournette. Plus près s'étire la Tulle. Continuant plein est le sentier s'élève et se raidit le long d'une barre rocheuse. Il se sépare de celui qui dessert le col des Porthets et grimpe encore et encore pour parvenir à l'arête que l'on suit jusqu'au sommet. Vers le nord et l'ouest on distingue le Parmelan, Sous Dîne, le Jallouvre et, plus près, la Goenne, les Pointes de la Mandallaz ou l'Etale. Vers l'est c'est le Mont Blanc qui domine mais en jouant à cache-cache avec les nuages. Plus au sud on va trouver la Belle Etoile et la Combe de Savoie.
Il reste à descendre dans la cuvette où se niche le lac du Charvin. La pente est fort raide et on se retrouve dans une configuration plus proche de la via ferrata avec ses câbles que d'un sentier classique. Mais cela n'est pas pour me déplaire même si je ne dispose pas de l'équipement adapté. Toujours est-il que cet itinéraire n'est pas à conseiller pour des randonneurs sujets au vertige. Il faut en effet souvent se pencher en arrière pour repérer les prises pour les pieds. Sous le Charvin subsistent quelques rares névés dont la blancheur se confond avec celle de nombreuses plages de roches schisteuses. Il y a beaucoup de promeneurs autour du lac (2011 m.).
Après un rapide en-cas je remonte vers l'est et le col des Porthets (2072 mètres) pour redescendre dans la combe jusqu'à l'Aulp de Marlens. Ensuite, j'évite d'aller rejoindre la piste vers l'auberge des Fontanettes. Pierreuse elle met à mal les pieds endoloris et sature les poumons avec les gaz d'échappement et la poussière que soulèvent les véhicules qui la sillonnent. C'est donc le sentier du matin qui me ramène tranquillement au parking.
A voir aussi dans ce même secteur le Col du Fer, le tour de la Tulle ou encore la Pointe d'Orcière en raquettes.
Vue sur le lac du Charvin sous la Goenne, face à l'Etale, avec au loin le Jallouvre. La croix du sommet. Des fleurs au bord du sentier de descente.
Un bouquet dans les rochers. L'arête par laquelle on descend du sommet. Une vue vers le lac du Charvin avec quelques névés qui se confondent avec le schiste.