Le refuge du Soplat des Nants (1452 m.).
Tours en Savoie est une petite commune à proximité d'Albertville sur la rive droite de l'Isère. Elle est dominée à l'est par la Pointe de la Grande Journée et le Pic de la Vache Folle. De tous temps elle a dû faire face à des risques naturels comme des avalanches, des coulées de boue, des inondations, un ensemble lié au cône de déjection du torrent de Saint Clément connu aussi sous le nom de Grand Ruisseau. A la suite de dégâts importants en 1935 des ouvrages ont été réalisés de 1937 à 1980 pour stabiliser le lit du cours d'eau. Ainsi 16 barrages provoquent un écoulement en autant de cascades. Ces risques ont été aggravés par une forte érosion de pentes raides fragilisées par une exploitation intensive des alpages et de la forêt. Dans le village et autour, des panneaux informent les visiteurs sur ces aspects et les solutions qui ont été apportées.
A noter aussi que c'est là, en 1917, que Lucien Tivoly a implanté sa petite usine de forets. Depuis l'entreprise a prospéré et s'est diversifiée avec des outils coupants et bien d'autres produits. Elle a ainsi acquis une renommée internationale.
C'est donc ici à 376 mètres d'altitude que, profitant en dernière minute d'une éclaircie entre plusieurs journées de mauvais temps, je prends le départ en début d'après midi. Depuis la chapelle consacrée à Sainte Apolline qui préservait la population des maux de dents (martyrisée, ses bourreaux lui auraient arraché des dents) je rejoins celle de Saint Clément, en bordure du torrent, qui date du XVIIème siècle. Adossée à un rocher sur un monticule elle est ainsi à l'abri des caprices de la nature. Saint Clément y était invoqué pour protéger le village contre les avalanches et les dégâts causés par les caprices du ruisseau. Depuis la centrale hydroélectrique je remonte une piste et la quitte quelques dizaines de mètres plus loin pour suivre le sentier des cascades qui n'apparaît ni sur la carte IGN, ni sur celle du GPS, mais peu importe. Je longe ainsi le torrent et ses nombreuses cascades. C'est assez spectaculaire d'autant que le débit est important avec la fonte des neiges. Vers le dernier barrage le sentier va rejoindre la piste forestière au dessus du Villaret. Cette partie est assez longue et fastidieuse. Vers 950 mètres elle part en direction des Envers puis remonte le vallon jusqu'à 1177 mètres. Là c'est un sentier à droite, pas toujours très visible, qui grimpe en forêt vers le refuge que l'on découvre sur un replat bien enneigé face à la crête qui va du Pas de l'Âne à la Grande Journée. Je n'ai pas trouvé l'origine du mot "soplat", par contre les "nants" désignent des ruisseaux fort nombreux dans ce secteur très humide. L'intérieur est accessible avec deux salles en bas dont une avec un poêle et plusieurs petites chambres à l'étage. L'ensemble est sommaire et ne comporte pas de vaisselle ni de couchages.
Pour le retour j'utilise le même itinéraire mais en restant sur la piste jusqu'à mon point de départ. J'avais envisagé un instant de revenir par le flanc nord-ouest du torrent, mais il aurait fallu pour cela y consacrer une journée.
La crête avec le Pic de Vache Rouge et la Pointe de la Grande Journée. La cabane du Soplat des Nants.
Depuis ma visite en mai 2021 le refuge a bénéficié de quelques travaux de rénovation comme en témoigne un article de "La Savoie" du 5 janvier 2023 :