Le fort de Lestal et la batterie de Marthod - Adapar.
Il s'agit d'une longue randonnée d'environ 16 kilomètres pour un dénivelé de 1037 mètres. A l'instar du fort de Montgilbert qui avait déjà fait l'objet d'un article il y a quelques années (ici), celui de l'Estal et sa batterie ont été conçus par le général Séré de Rivière et le comité de défense qu'il dirigeait. Une défaite cuisante contre les prussiens en 1871, une menace italienne, l'évolution des armements passant du boulet de fonte à l'obus qui explose lors de l'impact sont autant de facteurs qui impliquent de repenser le système de défense et de se protéger contre une éventuelle invasion. C'est à ces préoccupations que tentent de répondre les nouvelles fortifications. Le fort de l'Estal, à 794 mètres, protégé par la batterie de Marthod, à 1444 mètres, surveille et défend un accès vers Albertville depuis Annecy ou le Val d'Arly ou encore le col de la Forclaz depuis Beaufort. Construits de 1875 à 1881 (le fort) et de 1886 à 1888 (la batterie), ces ouvrages s'avèrent très vite dépassés par de nouveaux progrès dans les engins, les matériaux, et les projectiles de l'artillerie qui devient de plus en plus efficace (portée, précision, pouvoir de destruction). De fait ils n'ont jamais été occupés. A présent le fort de Lestal qui appartient à un particulier est laissé à l'abandon alors que la batterie de Marthod qui était en très mauvais état a fait l'objet d'une restauration grâce à l'association "Pour que vive le fort de la Batterie". Cette association accueille des visiteurs et organise des animations. C'est là, par exemple, qu'Aurélien Dunand-Pallaz, en 2020, a battu le record du monde de dénivelé positif avec 17217 mètres en 24 heures en effectuant 81 fois la montée jusqu'au site.
Pour en revenir à la randonnée nous partons de l'office de tourisme d'Ugine (407 m.) et suivons un sentier parfois bien pentu qui traverse la voie ferrée et s'élève en forêt. Plus loin et en moins raide une piste quelque peu boueuse prend le relais. On la quitte un instant pour aller faire un tour au fort de l'Estal pas mal envahi par la végétation. Il n'est pas verrouillé, aussi une courte incursion à l'intérieur permet de nous faire une idée de son organisation avec ses casernements et ses couloirs. De retour sur la piste on rencontre la route qui dessert le Villard entre les Combes et le hameau des Bulles. Sur les hauteurs, en dessous de la Dent de Cons, au sommet d'une falaise, on aperçoit les murs de la fortification. Il faut encore grimper le long du GR du massif des Bauges. On rencontre enfin la piste qui vient du parking du Raffort. Le but n'est plus très loin. A la batterie c'est Jean-François, le président de l'association qui nous accueille sur la plateforme, qui installe des parasols sur les tables de pique-nique. Des boissons bien fraîches peuvent être commandées dont de la bière à la pression. Après le repas il nous fait visiter l'intérieur du bâtiment et là, on peut se rendre compte de l'importance du travail réalisé par les bénévoles pour les aménagements intérieurs et en particulier pour les charpentes. Il évoque aussi le projet d'un refuge permettant aux randonneurs de passer la nuit.
Pour le retour un sentier qui démarre à gauche du bâtiment fait une boucle en forêt puis dans l'alpage de l'Alpettaz. Des panneaux le jalonnent avec des informations sur la faune ou la vie pastorale du lieu. Le reste de la descente s'effectue par le même itinéraire avec, pour ce qui me concerne, une courte incursion jusqu'au site d'escalade de la Pierre Debout, également géré par l'association.
Pour finir, un grand merci à Odette notre animatrice qui, à ma demande, nous a concocté cette sortie et a pris les contacts nécessaires pour nous accueillir sur le site dans d'excellentes conditions.
Une vue depuis la cour. On reconnaît la route d'Annecy avant Ugine, le Val d'Arly, le col de la Forclaz et la direction d'Albertville.