Le Mont Julioz en groupe (1662 m.).
Au Châtelard, dans le massif des Bauges, le hameau des Granges a subi en 1931 un énorme glissement de terrain, un véritable effondrement d'un pan de montagne provoqué par les intempéries qui ont affecté les Savoies en ce printemps. L'eau s'est infiltrée dans un sol calcaire, provoquant une coulée de boue qui a envahi le vallon séparant le Mont Chabert et le Mont Julioz avant de submerger les prairies en aval, détruisant tout sur son passage mais sans provoquer de pertes humaines. Depuis, d'immenses travaux ont été entrepris pour drainer les écoulements d'eau, reboiser la zone afin de stabiliser les sols et créer des plages de dépôts pour canaliser et stocker d'éventuels sédiments. Cependant ces aménagements ne permettent pas d'assurer une protection totale du site. Une surveillance permanente et des opérations d'entretien par les agents de l'Office National des Forêts ont été mises en place pour prévenir ou repérer de nouveaux risques. D'autre part deux parcours ludiques, "les Maîtres du Mont Déserté" ont été réalisés pour en faire prendre conscience aux visiteurs.
Les Garins (environ 1060 m.), un hameau que l'on atteint par une route étroite à l'entrée du Châtelard, constitue le point de départ de cette randonnée. Un instant j'avais envisagé de faire un circuit par le col du Plane mais certains topos indiquaient que les cordes sécurisant des passages difficiles avaient été déposées. Avec le petit groupe j'ai donc opté pour la sécurité d'un aller-retour que j'avais déjà parcouru (à voir ici). En fait, des personnes qui avaient fait la boucle nous ont informés que des câbles avaient été posés récemment. Ce sera donc pour une autre fois.
Depuis le village, le chemin se dirige vers l'est, passe à proximité du refuge des Garins et traverse une prairie dont l'herbe n'a pas encore été fauchée. Déjà on peut contempler le Mont Julioz et, au sud-ouest, le Mont Colombier et la Dent de Rossanaz malgré une légère brume. Le sentier grimpe ensuite en forêt et croise une piste à proximité d'un totem sculpté qui représente le Grand Maître des temps anciens. Il pose une première question sur les causes du glissement de terrain. La bonne réponse est à proximité. Un cheminement toujours pentu nous amène sur l'épaule qui s'oriente au nord. Un point de vue vers l'est laisse apparaître la Montagne du Charbon avec la Pointe de Banc Plat et la Dent des Portes. Juste en face s'élève la masse imposante du Trélod avec la Dent de Pleuven. Un peu plus loin se dévoile le Pécloz, le Mont d'Armenaz et, au sud, la Dent d'Arclusaz. D'abord confortable sur un lit de feuilles mortes la progression s'effectue ensuite dans un univers de plus en plus rocheux avec des passages faciles mais qui impliquent quand même parfois d'utiliser les mains. C'est une succession de petits sommets qui nous amènent au pied du point culminant surmonté d'une belle croix métallique ouvragée. Cette fois le panorama est à 360°. On reconnaît à présent les Tours Saint Jacques, le Roc des Boeufs, les Dents de Lanfon et la Tournette. En bas s'ouvrent les vallées qui sillonnent le plateau des Bauges et où se nichent les principaux villages dont, bien sûr le Châtelard.
Le retour s'effectue par le même chemin avec une pause pour un en-cas bien mérité. Un passage qui avait pu paraître délicat à la montée se franchit sans la moindre difficulté en désescalade. Nous allons faire un tour au hameau des Granges pour prendre la mesure des travaux de terrassement réalisés pour tenter de sécuriser les villages en cas de nouvel effondrement.
Le Mont Colombier et la Dent de Rossanaz. Vers la Montagne du Charbon avec la Pointe de Banc Plat et la Dent des Portes. Un passage délicat dans les rochers.