La Pointe de Banc Plat (1907 m.).
Six ans plus tôt j'avais déjà effectué cette randonnée en solo avec quelques modifications de parcours à l'aller comme au retour. J'en avais gardé une impression favorable quant-à la beauté et la variété des paysages. Le temps était au beau fixe comme le montrent l'article et les photos que j'avais alors postés sur ce blog (à voir ici). Cette fois quatre personnes m'accompagnent et le temps se montre plus couvert qu'annoncé par les sites de météo. Depuis Bellecombe-en-Bauges, vers l'est et au delà des hameaux de Mont Derrière et Mont Devant, une petite route desservait le parking du Reposoir. Désormais, comme son accès fermé par une barrière est interdit aux véhicules non autorisés, nous devons nous arrêter un kilomètre avant sur le parking du Petit Reposoir (1078 m.) qui constituera donc notre point de départ. La route goudronnée laisse la place à une large piste qui contourne la pointe acérée du Crêt du Char, longe le Reposoir (lieu où les troupeaux pouvaient se reposer avant de rejoindre les alpages) et gagne le col de Bornette (1310 m.) où elle se confond avec le GR du massif des Bauges. Ce dernier, au niveau du chalet des Ailes du Nant (1327 m.), abandonne son ancien tracé encore visible sur les cartes de l'IGN pour suivre un sentier qui s'enfonce à droite en forêt à travers le bois du Petet. Bien ombragé, agréable, il évolue à flanc sur une longue distance jusqu'au croisement de "sous la Roche" (1380 m.). Là, c'est un chemin pierreux qui prend le relais. Aménagé pour le passage des troupeaux, il grimpe le long de la falaise pour atteindre les alpages. Très aérien, taillé par endroits dans le rocher et sécurisé par des garde-corps métalliques, il offre par endroits de belles vues sur le lac d'Annecy et les sommets qui l'entourent comme le crêt du Char, le Roc des Boeufs, la Montagne d'Entrevernes, le Parmelan, le Mont Veyrier, les Dents de Lanfon, la Tournette... On atteint ainsi la combe de la Montagne du Charbon, en forêt d'abord puis dans une vaste prairie très fleurie en cette période. Le refuge de la Combe (1572 m.) est en vue. Outre l'accueil des randonneurs il gère un élevage de chèvres et commercialise les fromages fabriqués sur place. Nous poursuivons notre périple vers le sud, le long d'une piste, en passant à proximité d'un troupeau de chèvres gardé par des chiens dont un vient nous rejoindre. Rassuré par notre calme il nous laisse passer et se retire. A la Pessette sud (1705 m.) c'est un raide sentier qui grimpe vers l'ouest et d'impressionnantes falaises et qui nous mène jusqu'à la crête et au sommet (1907 m.) d'où on peut profiter d'une vue élargie à présent. Au sud s'élève la Dent des Portes et le Trélod, à l'ouest on reconnaît le Mont Colombier, le Mont Julioz. En contrebas on distingue le village de Faverges d'un côté et Bellecombe en Bauges de l'autre. Beaucoup d'autres sommets restent cependant noyés dans la brume.
Après un pique-nique et quelques pas sur la crête le retour s'effectue par le même chemin, à quelques variantes près. Au cours de cette sortie nous aurons parcouru 16 kilomètres pour un dénivelé positif de 983 mètres.
Pour la petite histoire il faut noter que la combe de la Montagne du Charbon est couverte de riches pâturages convoités par les communes environnantes et même par des communautés monastiques. Pour limiter les conflits il a fallu attribuer des zones aux uns et aux autres avec des accès qui leur étaient propres et sur lesquels ils veillaient jalousement.
D'autre part, on peut s'interroger sur le nom de cette montagne. Différentes hypothèses sont émises sans qu'il soit possible d'avoir une certitude. On peut invoquer une épidémie de la maladie du charbon et le fait que les bêtes atteintes y aient été enterrées. On parle également de la fabrication de charbon de bois attestée par des vestiges. Enfin, il faut savoir que le sous-sol est riche en charbon (du lignite) dont on trouve des traces d'exploitation au dessus du village de la Thuile.
Toujours dans ce secteur, au départ de Bellecombe en Bauges ou des environs immédiats, on trouvera des articles consacrés au Trélod (1) et (2), à la Dent des Portes, au Roc des Boeufs, au Mont D'Etrier et au Mont Chabert, au Crêt du Char.
Au départ vers le Reposoir avec un passage devant une partie acérée du Crêt du Char. Une vue sur Bellecombe en Bauges.
Au chalet des Ailes du Nant, une dameuse au chômage. Le groupe va quitter les prairies pour s'enfoncer dans le bois du Petet.
Au cours de la montée, depuis la falaise, une vue sur le lac d'Annecy. On distingue la montagne d'Entrevernes, les Dents de Lanfon, le Mont Veyrier, le Parmelan. En haut, une végétation luxuriante et fleurie (un aster).
Un premier enclos avec des cabris protégés par un chien. Le fond de l'alpage et le refuge de la Combe.
Toujours vers le sud. Sur la piste d'accès que l'on quitte pour longer la Lanche close en direction de la crête.